Critiques et controverses sur Henry Ford et sa pensée

Les critiques à l’égard de Henry Ford et de ses liens avec les Nazis

Henry Ford est aussi un personnage controversé et critiqué, du fait de ses affaires avec le nazisme :

Henry Ford critiques et controverses
Henry Ford recevant la Croix de L’Aigle

Le 30 juillet 1938, Henry Ford reçoit la plus haute décoration nazie pour un étranger : la Grand-Croix de l’Aigle allemand. Cette faveur accordée par les nazis crée une importante controverse aux États-Unis et se termine par un échange de notes diplomatiques entre le gouvernement allemand et le Département d’État. A propos de cette polémique, Henry Ford s’exprime : « Mon acceptation d’une médaille du peuple allemand ne me fait pas, comme certains semblent le penser, entraîner aucune sympathie de ma part avec le nazisme ».

Henry Ford est le seul américain cité dans Mein Kampf.

 

Ford annonce publiquement qu’il n’aime pas les gouvernements militaristes, mais il tire cependant profit de la Seconde Guerre mondiale, en alimentant l’industrie de guerre des deux camps : Ford produit, via ses filiales allemandes, des véhicules pour la Wehrmacht (force de défense du 3ème Reich), mais aussi pour l’armée américaine. De plus, il participe à l’effort de guerre allemand avec Opel, filiale de General Motors.

Antisémitisme ?

Ford apparaît profondément antisémite et va jusqu’à accuser les Juifs d’avoir déclenché la Première Guerre mondiale. Nombreux sont les mouvements américains qui reprennent ses théories antisémites pour raviver une haine latente. Son antisémitisme s’exprime également dans ses mémoires : « Notre travail n’a pas la prétention d’avoir le dernier mot sur les juifs en Amérique. […] Si les juifs sont si sages qu’ils le disent, ils feraient mieux de travailler à devenir des juifs américains, plutôt que travailler à construire une Amérique juive. »

La publication de The International Jew

Le Juif International, par Henry Ford
Le Juif International, par Henry Ford

A travers son journal le Dearborn Independent, Henry Ford publie de nombreux articles qui seront rassemblés dans son livre intitulé The International Jew, « le juif international ». Dans cet ouvrage Henry Ford présente les juifs comme un « germe » qui doit faire l’objet d’un « nettoyage ». Adolf Hitler et ses collaborateurs reprendront cette terminologie pour justifier leurs crimes. Le Juif n’est plus défini par sa religion mais par sa « race », « une race dont la persistance a vaincu tous les efforts faits en vue de son extermination ». Il faut donc réveiller chez les jeunes la « fierté de la race ». Ford s’inspire des Protocoles des Sages de Sion, un ouvrage qui serait « trop terriblement vrai pour être une fiction, trop profond dans sa connaissance des rouages secrets de la vie pour être un faux », cité et commenté abondamment, comme preuve ultime et irréfutable de la conspiration juive pour s’emparer du pouvoir à l’échelle mondiale. Cet ouvrage est par ailleurs vivement critiqué par le magazine Times. Il y est souvent fait référence à l’Allemagne qui est décrite comme dominée par les Juifs malgré le fait qu’il « n’y a pas dans le monde de contraste plus fort que celui entre la pure race germanique et la pure race sémite ».

Le thème de la complicité entre le judéo-bolchevisme et la finance capitaliste juive, dans une conspiration pour imposer à la planète un gouvernement mondial juif est abondamment repris par le nazisme. Trois volumes ont pour objet la place des Juifs aux États-Unis. Selon Ford, leur émigration massive d’Europe de l’Est en Amérique du Nord n’a rien à voir avec de prétendues persécutions : les pogroms (massacres) ne sont que de la propagande. Il s’agit bel et bien d’une véritable invasion : le « Juif international » peut déplacer un million de personnes de la Pologne vers l’Amérique » comme un général déplace son armée ». Les Juifs sont responsables de l’introduction dans les arts de la scène aux États-Unis d’une « sensualité orientale » sale et indécente, « instillant un poison moral insidieux ».

La contribution de Ford à la propagation de l’antisémitisme va au-delà de l’imprimé. Il travaille activement à former une communauté. Au départ réunis autour du Dearborn Independent, ces hommes constituent une force importante dans l’évolution américaine de l’antisémitisme, et incluent un grand nombre de pro-fascistes.

Il existe une version en français résumée de « The International Jew » : Le juif international en français (PDF).

5 commentaires sur “Critiques et controverses sur Henry Ford et sa pensée”

  1. Consternant, comment peut-être aussi BRILLANT sur l’entreprise et aussi CON dans la vie ?
    On peut dire en reprenant ses propres propos que sa vie est un échec. A l’arrivée, en étant complice de l’Allemagne nazie, tout ce qu’il a fait de positif est réduit à néant voire à un bilan négatif. « Avoir fait plus pour le monde que le monde n’a fait pour vous. C’est ca, le succès' » dixit lui…

    1. C’est complètement stupide de dire cela. Avant de sortir ce genre d’âneries, vous devriez vous instruire sur ce qui a conduit Ford à penser ainsi. Ford n’était pas un imbécile à courte vue, ni son ami Edison qui partageait ses idées. De plus, ces deux hommes, de par leur travail et leur position sociale avaient une vision bien plus large que le quidam moyen totalement manipulé par la propagande, ce que vous êtes, à n’en pas douter.

  2. des cadences infernales dans les usines, interdiction des syndicats…..un grand humaniste ! Chaplin lui en mettra plein la tronche dans les temps modernes et en mettra plein la tronche aux fachos dans le dictateur !

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